Conférence de presse du 19 avril 2024 tenue par le porte-parol  du ministère des Affaires étrangères Lin Jian
2024-04-19 21:50

Du 20 au 28 avril, Chen Wenqing, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et secrétaire de la Commission centrale des affaires politiques et juridiques du PCC, se rendra en Russie pour assister à la 12e réunion internationale des hauts représentants pour les affaires de sécurité et visitera la Russie à l’invitation de l’hôte.

CRI : Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi effectue une visite officielle en Indonésie, sur invitation, du 18 au 19 avril. Pourriez-vous donner plus de détails sur cette visite ?

Lin Jian : Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, a été en visite en Indonésie du 18 au 19 avril. Le président indonésien Joko Widodo et le président élu Prabowo Subianto ont rencontré respectivement le ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a coprésidé la 4e réunion du mécanisme de coopération du dialogue de haut niveau Chine-Indonésie avec le coordinateur indonésien pour la coopération avec la Chine, Luhut Binsar Pandjaitan. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu avec la ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi et ils ont rencontré la presse ensemble.

Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré que sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président Joko Widodo, les deux pays avaient ouvert un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté d’avenir partagé. Les résultats impressionnants obtenus par la Chine et l’Indonésie dans le développement de leurs relations sont le fruit d’un engagement commun en faveur de l’indépendance stratégique, de la confiance mutuelle, de l’assistance mutuelle, de la coopération gagnant-gagnant, de l’équité et de la justice. Les deux parties doivent continuer à approfondir la confiance mutuelle stratégique, à renforcer la synergie des stratégies de développement, à améliorer la coopération pragmatique par le biais d’une coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et à promouvoir la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Indonésie investie d’une importance régionale et mondiale.

La partie indonésienne a déclaré que son gouvernement attachait une grande importance au développement de ses relations avec la Chine et a souligné l’adhésion ferme de l’Indonésie à la politique d’une seule Chine. Ces dernières années, le partenariat stratégique global entre les deux pays a maintenu une bonne dynamique de développement. L’Indonésie se réjouit de travailler avec la Chine pour faire progresser la coopération stratégique bilatérale de haut niveau, défendre le respect mutuel, accroître les avantages mutuels et contribuer conjointement à plus de stabilité et d’énergie positive pour le développement et la prospérité de la région et du monde.

Les deux parties ont convenu que les deux pays devaient perpétuer leur belle tradition de coopération et s’aider mutuellement à progresser régulièrement sur leurs voies respectives vers une modernisation avec leurs propres caractéristiques. Les deux pays doivent donner la priorité au développement, défendre une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive et s’opposer à l’unilatéralisme et au protectionnisme. Les deux pays doivent renforcer la collaboration multilatérale, promouvoir le processus de multipolarisation mondiale égale et ordonnée, s’opposer à la division et à la confrontation des blocs dans la région et défendre les intérêts communs des pays en développement.

Les deux parties ont eu des échanges approfondis sur la situation au Moyen-Orient et sur d’autres questions internationales et régionales d’intérêt commun. Elles ont souligné qu’elles étaient disposées à collaborer avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif dans l’apaisement des tensions régionales.

AFP : Les médias d’État iraniens ont fait état d’explosions dans la province centrale d’Ispahan aujourd’hui. Des responsables américains ont ensuite déclaré aux médias qu’Israël avait lancé l’attaque. Quelle est la réaction de la Chine à ces informations ?

Lin Jian : La Chine a pris note des rapports. Nous nous opposons à toute action susceptible d’aggraver la situation.

Anadolu Agency : Les États-Unis ont mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant l’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies. Douze États membres, dont la Chine, ont voté en faveur de la résolution, mais celle-ci n’a pas pu être adoptée en raison du veto des États-Unis. Quel est le commentaire de la Chine sur le veto exclusif des États-Unis et le résultat du vote ? 

Lin Jian : Le représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies a intégralement exposé notre position dans son explication de vote. La création d’un État palestinien indépendant est un rêve que des générations de Palestiniens caressent depuis longtemps. L’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies est une étape cruciale de ce processus historique. La Palestine a présenté sa première demande d’adhésion dès 2011. C’est l’opposition des États-Unis qui a fait que l’action du Conseil de sécurité a été suspendue. Treize ans plus tard, c’est à nouveau le veto des États-Unis qui a empêché la Palestine d’être membre à part entière des Nations Unies et a brisé le rêve du peuple palestinien qui dure depuis des décennies. L’histoire et les peuples du monde n’oublieront pas ces agissements rétrogrades des États-Unis. 

Le conflit palestino-israélien persiste et une grave crise humanitaire se poursuit à Gaza. Les États-Unis ont refusé que la Palestine devienne membre à part entière des Nations Unies, alors qu’ils ne peuvent pas nier l’appel de la région à un cessez-le-feu immédiat, le besoin d’aide humanitaire des habitants de Gaza et le désir mondial d’une solution juste et durable à la question de Palestine. La communauté internationale doit mettre pleinement en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et de l’Assemblée générale des Nations Unies, respecter pleinement la volonté du peuple palestinien, revenir sur la bonne voie de la « solution à deux États » et créer rapidement un État palestinien indépendant. Ce n’est qu’ainsi que la coexistence pacifique entre la Palestine et Israël, l’harmonie entre les peuples arabes et juifs et une paix durable au Moyen-Orient pourront être instaurées.

Sur la question de Palestine, la Chine reste toujours du côté de la paix, de la justice et de la conscience humaine. La Chine soutient fermement l’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies et continuera à travailler avec les parties concernées pour déployer des efforts inlassables et jouer un rôle constructif afin de mettre fin rapidement aux combats à Gaza, d’améliorer la situation humanitaire et de promouvoir la mise en œuvre de la « solution à deux États ».

China Daily : Nous avons remarqué que les États-Unis n’avaient cessé de spéculer sur la question de la « surcapacité » de la Chine. Avez-vous d’autres commentaires à faire sur cette question de la « surcapacité » ?

Lin Jian : La théorie de la « surcapacité » de la Chine n’est pas un « nouveau concept ». Il y a quelques années, les États-Unis accusaient la Chine de « surcapacité » parce qu’elle exportait de nombreux produits de haute qualité à bas prix. Aujourd’hui, ils collent l’étiquette de « surcapacité » aux exportations chinoises de produits liés aux nouvelles énergies. Les États-Unis exportent 80 % de leurs puces, en particulier les puces avancées, et sont un grand exportateur de viande de porc et de produits agricoles. S’agit-il d’une « surcapacité » selon la logique américaine ? En fait, les exportations des véhicules chinois à énergies nouvelles représentent une proportion de la production bien inférieure à celle de l’Allemagne, du Japon et de la République de Corée. Il ne s’agit certainement pas d’un « dumping de produits excessifs sur le marché mondial ». La « surcapacité » peut sembler être un problème économique, mais la vérité est que les États-Unis l’utilisent pour frapper les industries chinoises, visant à rechercher une position concurrentielle plus favorable et un avantage du marché pour eux-mêmes. Il s’agit d’un autre exemple de coercition économique et d’intimidation de la part des États-Unis.

Dans le monde d’aujourd’hui, l’offre et la demande sont toutes deux mondiales. La capacité de chaque pays est déterminée par l’avantage comparatif et doit être considérée d’un point de vue objectif, dialectique et rationnel, fondé sur les lois de l’économie. L’avantage de la Chine dans le domaine des nouvelles énergies est le fruit de performances solides, d’innovations technologiques et d’une concurrence totale sur le marché. Une personne malade ne guérit pas en forçant les autres à prendre le médicament. Ceux qui utilisent la « surcapacité » pour justifier le protectionnisme n’ont rien à gagner et ne feront que déstabiliser les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, nuire à la croissance et au développement des secteurs émergents et entraver la réponse du monde au changement climatique et à la transition verte. Nous exhortons les États-Unis à abandonner leur mentalité hégémonique, à garder l’esprit ouvert, à insister sur la concurrence loyale, à respecter les principes de l’économie de marché et les règles du commerce international, à fournir un environnement internationalisé, axé sur le marché et fondé sur le droit pour le commerce et la coopération économique, et à travailler avec le reste du monde pour faire progresser une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive.

Agence de Presse Xinhua : Dans un contexte international tendu avec de fréquents conflits et turbulences régionaux, les défis traditionnels et non traditionnels en matière de sécurité ne cessent d’émerger. Depuis la proposition de l’Initiative pour la sécurité mondiale présentée par la Chine il y a deux ans, elle a contribué à résoudre les problèmes de sécurité mondiale et à promouvoir la sécurité commune de l’humanité. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

Lin Jian : En avril 2022, le président Xi Jinping a présenté l’Initiative pour la sécurité mondiale (ISM), qui est un concept et un plan d’action importants. Au cours des deux dernières années, la Chine a mis en œuvre la vision de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, a travaillé avec la communauté internationale pour mettre pleinement en œuvre l’ISM, et a réalisé des progrès importants.

L’ISM a permis de dégager un consensus international sur la recherche d’une sécurité commune par le biais de la solidarité et de la coopération. L’Initiative préconise une nouvelle voie vers la sécurité qui privilégie le dialogue plutôt que la confrontation, le partenariat plutôt que l’alliance et la situation gagnant-gagnant plutôt que la somme nulle. Jusqu’à présent, l’ISM a obtenu le soutien et la reconnaissance de plus de 100 pays et organisations internationales et régionales, et a été inscrite dans une multitude de documents bilatéraux et multilatéraux d’échange et de coopération signés entre la Chine et d’autres pays ou organisations internationales. La coopération dans le cadre de l’ISM progresse régulièrement.

L’ISM a fourni des solutions viables pour résoudre les différends et les divergences, et pour gérer les risques et les crises. La Chine a notamment publié des documents de position sur la crise ukrainienne, le conflit palestino-israélien et la question afghane afin de favoriser les pourparlers de paix et de jouer un rôle constructif dans le règlement politique des dossiers régionaux brûlants. La Chine a facilité avec succès la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran et a déclenché une « vague de réconciliation » au Moyen-Orient. Nous avons donné un bon exemple aux pays concernés de la région en matière de résolution des différends, de bon voisinage et d’amitié.

L’ISM a donné une forte impulsion au maintien de la paix et de la tranquillité dans le monde. La Chine a publié le document conceptuel de l’Initiative pour la sécurité mondiale et a approfondi la coopération internationale en matière de maintien de la paix, de lutte contre le terrorisme, de changement climatique, de la prévention et de l’atténuation des catastrophes et de lutte contre la criminalité transnationale. Confrontée à des problèmes de sécurité dans des domaines émergents, tels que la cybersécurité et la gouvernance de l’Intelligence artificielle (IA), la Chine a lancé l’Initiative mondiale sur la sécurité des données et l’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA, menant le processus de gouvernance de la sécurité internationale dans les domaines émergents.

L’ISM a amélioré des plateformes et des mécanismes de dialogue en matière de sécurité internationale et a permis à la coopération régionale en matière de sécurité de progresser. La Chine a fait progresser les échanges et la coopération en matière de sécurité dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), de la Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie et du mécanisme de coopération en Asie de l’Est. Nous avons mis en place une série de plateformes internationales d’échange et de dialogue en matière de sécurité, telles que le Forum Xiangshan de Beijing, le Forum mondial de coopération en matière de sécurité publique (Lianyungang), le Forum Chine-Afrique sur la paix et la sécurité et le Forum de défense de haut niveau Chine-Amérique latine. Nous avons mis en commun le consensus et les efforts de la communauté internationale pour relever les défis en matière de sécurité.

En tant que bien public important offert par la Chine pour relever les défis de la sécurité internationale, l’ISM est de plus en plus adaptée à notre époque et de plus en plus précieuse. Tous les pays et organisations épris de paix et de développement sont invités à se joindre à la coopération avec la Chine dans le cadre de l’ISM afin de construire ensemble un monde meilleur caractérisé par une paix durable et une sécurité universelle.   

Reuters : Ma question concerne l’attaque israélienne contre la ville iranienne d’Ispahan. Cette semaine, l’Iran a déclaré au ministre des Affaires étrangères Wang Yi qu’il n’avait pas l’intention d’aggraver les tensions au Moyen-Orient après l’attaque du week-end. Compte tenu de cette dernière attaque d’Israël, la Chine s’engagerait-elle dans de nouvelles discussions avec les parties au Moyen-Orient, en particulier avec Israël ? 

Lin Jian : La Chine s’oppose à toute action qui aggraverait la tension au Moyen-Orient et continuera à jouer un rôle constructif dans l’apaisement de la situation.

CCTV : Récemment, le président américain Joe Biden a déclaré dans son discours public à Pittsburgh que pendant trop longtemps, le gouvernement chinois avait largement subventionné les entreprises sidérurgiques chinoises pour qu’elles développent leurs capacités de production et commercialisent leurs produits sur le marché mondial à des prix déloyalement bas, au détriment des intérêts des États-Unis. Il a déclaré que le représentant américain au commerce enquêtait sur les secteurs chinois de l’acier et de l’aluminium et a menacé de tripler les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de Chine. Il a ajouté que l’administration américaine examinait également de très près les pratiques de politique industrielle du gouvernement chinois dans le domaine de la construction navale mondiale et que si le gouvernement chinois recourait à des tactiques déloyales pour saper la concurrence commerciale libre et loyale, les États-Unis prendraient des mesures. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Les déclarations concernées de la partie américaine sont totalement infondées. Elles nuisent aux relations commerciales entre la Chine et les États-Unis et s’écartent du consensus conclu entre les deux présidents à San Francisco. La Chine exprime sa vive inquiétude et son profond mécontentement face à ces déclarations.

Premièrement, le secteur sidérurgique chinois vise principalement à répondre à la demande intérieure et ne bénéficie d’aucune subvention à l’exportation. Nous n’exportons que 5 % de notre acier, soit beaucoup moins que le Japon, la République de Corée et d’autres pays producteurs d’acier, ce qui signifie que l’influence de nos exportations d’acier sur le marché international est très limitée. Les États-Unis, en revanche, dépensent des centaines de milliards de dollars en subventions nationales discriminatoires. Ils abusent également des contrôles à l’exportation au nom de la « sécurité nationale », ce qui entrave le commerce international normal des puces et d’autres produits. Les États-Unis font donc deux poids deux mesures en accusant la Chine de « pratiques non commerciales ».

Deuxièmement, diverses études américaines montrent que l’industrie de la construction navale américaine a perdu son avantage concurrentiel il y a de nombreuses années en raison d’une protection excessive. Le développement des industries concernées en Chine est le résultat de l’innovation technologique des entreprises et de leur participation active à la concurrence du marché. Il bénéficie également du système de production industrielle complet de la Chine et de son vaste marché intérieur. Le fait d’imputer à la Chine les difficultés industrielles des États-Unis manque de base factuelle et de bon sens économique.

Troisièmement, l’imposition sélective, par la précédente administration américaine, de droits de douane sur les produits en acier et en aluminium de certains membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au nom de la « sécurité nationale », ainsi que l’enquête au titre de l’article 301 et l’augmentation des droits de douane imposés à la Chine constituent des pratiques protectionnistes pures et simples, que l’OMC a jugées contraires à ses règles. Au lieu de corriger leur erreur, les États-Unis ont choisi de la redoubler en menaçant d’augmenter les droits de douane et en annonçant une nouvelle enquête au titre de l’article 301.

La Chine suivra de près l’évolution de l’enquête. Nous demandons instamment aux États-Unis d’être prudents dans leurs paroles et leurs actes, de cesser de manipuler les questions relatives à la Chine en cette année électorale, de cesser de transformer les questions économiques et commerciales en questions de sécurité, de lever les droits de douane supplémentaires imposés à la Chine et de cesser d’en imposer de nouveaux. La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre fermement ses propres droits et intérêts.

Global Times : Selon les rapports, le ministère philippin des Affaires étrangères a publié une déclaration en réponse à la position chinoise sur le sommet trilatéral États-Unis-Japon-Philippines, affirmant que la coopération trilatérale est un partenariat et un cadre de coopération pour la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité économique dans la région indo-pacifique, qui ne devrait être considérée comme une menace par aucun pays épris de paix. Les références injustifiées de la Chine à la guerre froide dénaturent l’objectif pacifique de la coopération trilatérale. La Chine devrait réfléchir à ses actions en mer de Chine méridionale, respecter le droit international et promouvoir la paix et la stabilité régionales. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine a clairement exprimé sa position sur le sommet trilatéral États-Unis-Japon-Philippines. Quel est le véritable objectif de ce sommet ? Cherchent-ils la paix et la coopération régionales ou s’engagent-ils dans une politique des blocs et forment-ils des « petits cercles » exclusifs ? Les gens ne sont pas aveugles. La déclaration pertinente de la partie philippine a inversé le vrai et le faux. Elle ne dit rien sur la véritable cause du problème, mais porte des accusations déraisonnables à l’encontre de la Chine. Ce sont les Philippines qui devraient réfléchir à leurs propres actions.

La position de la Chine sur la mer de Chine méridionale est cohérente et claire. Au cours des derniers mois, les différends maritimes entre la Chine et les Philippines se sont intensifiés. La cause principale réside dans le fait que la partie philippine a violé ses propres engagements, a fréquemment provoqué des troubles en mer et a porté atteinte à la souveraineté territoriale et aux droits et intérêts maritimes de la Chine. Les Philippines ont même tenté de rallier des forces extérieures à la région pour s’enhardir et faire pression sur la Chine. Aucune provocation ou coercition ne dissuadera la Chine de sauvegarder sa souveraineté, ses droits et ses intérêts.

Les Philippines doivent savoir qu’elles ne parviendront pas à leurs fins en s’appuyant sur les États-Unis. Afin de maintenir sa propre sécurité et son propre développement, ainsi que la paix et la stabilité régionales, le seul choix correct est d’adhérer au bon voisinage, de revenir au dialogue et à la consultation, et d’insister sur l’autonomie stratégique.  

China News Service : L’Association chinoise pour la conservation des animaux sauvages et le zoo de San Francisco (États-Unis) ont signé ce matin une lettre d’intention sur la coopération internationale en matière de conservation du panda géant. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Lin Jian : Nous avons noté que l’Association chinoise pour la conservation des animaux sauvages a publié des informations concernées. Nous sommes heureux de voir que les deux parties sont parvenues à une lettre d’intention sur la coopération en matière de conservation du panda géant. On apprend que les deux parties feront divers préparatifs et essaieront d’envoyer un couple de pandas géants au zoo de San Francisco en 2025.

Les pandas géants sont non seulement un trésor national de la Chine, ils sont aussi accueillis et aimés par les gens du monde entier. Ils sont des émissaires et des ponts d’amitié. Les États-Unis sont l’un des premiers pays à coopérer avec la Chine pour la conservation du panda géant. Depuis les années 1990, les chercheurs chinois et américains ont travaillé ensemble pour élever avec succès 17 bébés pandas géants, contribuant ainsi à la conservation et à l’élevage des pandas géants. Parallèlement, les deux parties ont mené des études conjointes sur la conservation des pandas géants dans la nature, leur alimentation et leur élevage, ainsi que sur la prévention, le contrôle et le traitement des maladies. Les deux parties ont résolu conjointement un certain nombre de questions techniques difficiles, ont encouragé les échanges scientifiques et technologiques et le renforcement des capacités en matière de conservation des pandas géants et d’autres espèces sauvages menacées, et ont joué un rôle positif dans l’amélioration de la conservation globale des pandas géants, dans la promotion de la compréhension mutuelle des deux peuples et dans l’approfondissement de l’amitié entre les peuples.

Selon nos informations, ce cycle de coopération continuera à exploiter pleinement la sagesse, les ressources et les connaissances collectives des deux parties, à améliorer la capacité et le niveau de conservation des espèces menacées et de la diversité biologique, et à contribuer à l’amitié entre les deux peuples.

Reuters : Hier, l’Union européenne (UE) a déclaré qu’elle voyait des signes indiquant que la Chine fournissait à la Russie des composants susceptibles d’être utilisés pour fabriquer des armes. La secrétaire d’État au Trésor américain, Janet Yellen, et le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, ont également discuté du rôle de la Chine dans l’approvisionnement de l’armée russe. Comment la Chine perçoit-elle ces discussions entre les puissances occidentales ?

Lin Jian : La Chine n’est ni partie ni impliquée dans la crise ukrainienne. La position de la Chine est juste et objective. Nous encourageons activement les pourparlers de paix et n’attisons jamais la flamme ni ne cherchons à obtenir des gains égoïstes. La Chine et la Russie ont tout à fait le droit de mener une coopération économique et commerciale normale, qui ne devrait pas être entravée ou restreinte. En fait, les États-Unis et certains pays européens commercent également avec la Russie. Ce qui importe, c’est de réfléchir aux causes profondes de la crise et de faire des efforts qui ramèneront réellement la paix, au lieu de rejeter la responsabilité sur la Chine.

CCTV : Le département d’État américain a publié il y a quelques jours son rapport sur l’adhésion et le respect des accords et engagements en matière de contrôle des armements, de non-prolifération et de désarmement, accusant la Chine de ne pas respecter ses engagements sur les essais nucléaires et de mener des activités biologiques sensibles à des fins militaires. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Année après année, les États-Unis publient le soi-disant rapport sur l’adhésion et le respect des accords et engagements en matière de contrôle des armements, de non-prolifération et de désarmement, dont le contenu ignore toujours les faits et est truffé d’idées préconçues. D’une part, le rapport ne dit rien sur les mauvais résultats des États-Unis en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération. D’autre part, il dénigre d’autres pays en portant des accusations sans fondement sur leur respect des règles. La Chine s’y oppose fermement.

En ce qui concerne le contrôle international des armes et la non-prolifération, la Chine est attachée à un véritable multilatéralisme et soutient le système international centré sur les Nations Unies, ainsi que l’ordre international fondé sur le droit international. La Chine a fidèlement rempli ses obligations et engagements internationaux et a contribué à soutenir le système international de contrôle des armements et de non-prolifération par des actions concrètes.

En revanche, les États-Unis continuent de suivre la mentalité de la guerre froide et ne cessent d’attiser la confrontation entre les principaux pays. Ils ne font preuve d’aucune retenue dans leur développement militaire et recherchent sans relâche l’avantage absolu en matière de sécurité, ce qui a sérieusement mis en péril la stabilité stratégique mondiale et régionale. La communauté internationale a pu constater que les États-Unis ont constamment utilisé la tactique consistant à s’en prendre à d’autres pays pour détourner l’attention et se soustraire à leurs responsabilités. Nous demandons instamment aux États-Unis de cesser de pointer du doigt les autres pays, d’examiner attentivement leur bilan en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, et de répondre sincèrement aux préoccupations légitimes de la communauté internationale concernant le respect des engagements par les États-Unis.

Dragon TV : La Tokyo Electric Power Company a commencé à rejeter le cinquième lot d’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima dans l’océan le 19 avril. Le rejet en mer devrait durer jusqu’au 7 mai et atteindre près de 7 800 tonnes. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Depuis le lancement unilatéral du rejet en mer, malgré l’opposition internationale et nationale, le Japon n’a pas encore répondu aux préoccupations des parties prenantes concernant la sécurité du rejet en mer d’eau contaminée par le nucléaire, la fiabilité à long terme du système de purification et l’efficacité du dispositif de surveillance. Dans ces conditions, le Japon a procédé au cinquième lot de rejet en mer, propageant ainsi le risque de contamination dans le monde entier. C’est extrêmement irresponsable. La Chine s’y oppose fermement.

Le rejet en mer de l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima porte atteinte à la santé de l’humanité tout entière, à l’environnement marin mondial et au bien commun mondial. Le Japon devrait prendre au sérieux les préoccupations nationales et internationales et gérer correctement le rejet en mer en adoptant une attitude responsable et constructive. La Chine exhorte le Japon à coopérer pleinement à la création d’un système de surveillance international indépendant, efficace et à long terme, avec la participation substantielle des voisins du Japon et d’autres parties prenantes, afin d’éviter les conséquences irrévocables du rejet en mer de l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima.